embrassa avec quelle affection la petite Josephte qui s’empressait d’obéir.
— Je reviendrai causer avec vous quand vous serez seule, dit tout bas Olivier en se penchant sur la main de son aïeule, tandis que sa sœur Marie s’avançait vers eux à pas lents.
— Bonjour, grand’mère, fit Marie. Comme ce cher frère sait m’éviter. Regardez-le filer.
— Mais non. Marie, je t’assure. Ta promenade a été agréable, hier soir ?
— Triste plutôt. M. Debastzch continue de recevoir des lettres presque menaçantes. Ils perdent la tête, ces patriotes !
— Chut, Marie !
— La session se terminera bientôt, paraît-il. Le désordre est terrible à la Chambre.
— Où allons-nous, hélas !
— Le mieux c’est de ne pas y penser. En tout cas, vous vous rétablissez, et cela ne laisse plus aucun doute : je ferai dès septembre mon voyage chez nos cousins de Boston. Si j’emmenais Josephte ?
— Ce serait très bien.
— Puis, grand’mère…
— Qu’est-ce qu’il y a, Marie ? Parle. J’ai été si malade, si près de la mort, que les événements de ce monde ne peuvent me troubler très profondément, je t’assure. Je m’attriste pour vous seulement.