Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/198

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

s’est vue presque jetée à la porte de la maison paternelle. Elle s’est alors résolue d’entrer à l’Hôtel-Dieu. Elle est un peu folle, la pauvre enfant. Ce serait une singulière vocation.

— Cela s’est vu pourtant, Marie. Et ces amoureuses contrariées ont fait de saintes religieuses. Connaît-on toujours bien les vues de Dieu sur nous ?

— Enfin ! C’est l’événement du jour dans les cercles mondains de Montréal.

— Pauvre Mathilde et… pauvre Olivier !

— Aussi, s’il ne s’était pas montré si violent patriote.

— Ne dis pas cela, Marie. Ton frère a un noble cœur et ses convictions doivent être respectées, ici du moins.

— Bien, grand’mère. Je suis peinée pour lui, vous le savez, qu’il le croie ou non.

— Ne lui en parle pas la première, n’est-ce pas ?

— Naturellement… Tenez, le voici. Quelle pâleur !… Je rentre, grand’mère, en passant par l’autre côté du jardin.

— C’est délicat de ta part, Marie. Va donc.