Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/218

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— Naturellement, je n’ai pas abondé dans son sens. Je l’ai rassurée sur ses craintes…Comme si notre bonne petite comprenait goutte dans tout ceci ! « Au fond, ai-je conclu, tu sais fort bien, Marie, que c’est Olivier qu’elle admire sous tous ces mots et à travers tous ces héros »…

— Alors, grand’mère, vous lui avez permis d’emmener notre petite ?

— J’ai réservé ma décision. Je voulais avoir ton avis, mon grand. Seulement…

— Eh bien ! dites, dites, grand’mère !

— Ne crois-tu pas que si les événements prennent bientôt une tournure dramatique — et je le crois hélas ! de plus en plus — ne crois-tu pas que notre petite, qui serait en sûreté là-bas, deviendrait un souci de moins, pour toi comme pour moi ?

— Vous vous abusez, grand’mère. Sans doute, le malaise général est à son paroxysme, mais de là à quelque grande tragédie, il y a loin encore.

— Olivier, Olivier, tu as l’optimisme de ta vaillante jeunesse. Enfin…

— Josephte souhaite-t-elle ce voyage ?

— Elle ne sait rien de nos projets.

Olivier se leva. Il marcha durant quelques minutes, en silence, à travers la pièce.

— Grand’mère, dit-il enfin, en venant se rasseoir près d’elle, je préférerais que Josephte