Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/224

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tion avec un but défini, de grouper toute la jeunesse, de Montréal d’abord, puis ensuite des environs et des campagnes ? La défense de la cause nationale, par la parole, par la plume, par la force des armes (si on y était astreint), imposait ce ralliement des forces vives françaises. Les esprits partout surexcités depuis la dissolution des Chambres, les insultes de plus en plus virulentes des ennemis intimes, les bureaucrates, le ton des journaux surtout, feraient sûrement éclater quelque conflit, un de ces matins.

« Et alors, comment tenir tête à l’émeute si nous n’avons pas même l’ombre d’une organisation ? demanda le jeune Papineau. Créons vite, continua le jeune homme, une forte association sous le nom de Fils de la Liberté.

— Les Fils de la Liberté, dit pensivement Perrault. Mais cela me fait souvenir d’une institution du même nom, anglaise, The Sons of Liberty. Les Américains y ont songé, dans des circonstances analogues, il y a soixante ans, si je ne me trompe.

— Perrault, vous êtes impayable. Vous saviez déjà ces choses, s’écria Rodier.

— Mon cher, un journaliste doit ignorer le moins de choses possible, répartit vivement, mais en souriant, Charles-Ovide Perrault.