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XIII. — LA TEMPÊTE S’ANNONCE…


Les Fils de la Liberté s’organisèrent donc, dans quelle atmosphère d’enthousiasme, de martiale décision, de courage, de patriotisme brûlant. Les manifestes se multiplièrent. Ils franchirent la zone de Montréal. Jusque dans les campagnes, on se livra à l’étude de l’art militaire ; on parada, drapeau et musique en tête. Partout aussi on accueillit avec empressement l’idée de mieux connaître la vie politique du pays ; on étudia les besoins et les ressources du Canada. Les jeunes gens ne voulurent plus s’habiller que d’étoffe du pays. Cette nouvelle mode, qui défiait parfois l’élégance, fut acceptée sans sourciller, même devant les pires quolibets des bureaucrates. L’on railla en vain ces jeunes gens, qui oubliaient parfois leurs promesses rigoureuses et circulaient avec des gants achetés à Londres, ou des cravates qui rappelaient Paris, par leurs nœuds et leurs couleurs. Peu leur importait, pourtant, car ces détails disparaissaient dans l’ensemble de leurs ajustements fabriqués dans quelque bon coin du terroir.

À Montréal, ils comptèrent, dès septembre,