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Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/260

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tournez au spectacle. Viens, viens, Josephte. Laisse cette fenêtre.

Le surlendemain, dans l’après-midi, la grand’mère était assez bien pour recevoir dans sa chaise longue. Elle se fit raconter toutes les péripéties de la grande assemblée de Saint-Charles. Elle fut surtout intéressée d’entendre les réflexions du Curé Magloire Blanchet, qui avait trouvé le moyen de venir faire une petite visite à la maison des Précourt. Hélas ! le bon prêtre se sentait rempli d’angoisses. Et sur l’assurance de l’aïeule que les discours les plus pessimistes ne pouvaient l’atteindre en son état d’âme que « couvrait vraiment, disait-elle, en souriant, un peu d’éternité », il avait longuement parlé d’une lettre qu’il venait de recevoir de Monseigneur Lartigue, évêque de Montréal. Et cette lettre voisinait avec un mandement qu’il aurait à lire le dimanche suivant. Comme il en craignait les salutaires et nettes vérités ! Les esprits étaient si peu disposés à entendre une parole épiscopale aussi ferme, aussi précise, surtout à l’endroit de la conduite à tenir pour les patriotes. Mais il ferait son devoir, coûte que coûte, à l’exemple de l’admirable évêque de Montréal, dans les veines duquel coulait le même sang que Papineau… « Misereor super turbam !… continuait-il. Comme je voudrais