Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/268

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dis-tu ?

— Qu’ils viennent, c’est très bien, mais qu’ils ne s’avisent pas d’entrer ici ou là. Je veux souper auprès de vous, ce soir, à votre heure habituelle.

— Bien, mon grand. Tu sais que te savoir à la maison, quand l’ombre est venue, me fait du bien au cœur… ce cœur si peu raisonnable, parfois… Au revoir, docteur ! À bientôt, Olivier, finit la vieille dame en se renversant doucement au dossier de son fauteuil et en leur faisant signe de s’éloigner sans plus s’occuper d’elle.

Le même soir, retiré dans sa chambre et pris de je ne sais quel nouveau et puissant pressentiment, Olivier s’empressa d’écrire un mot à Mathilde. Il le projetait depuis quelques jours. Chose curieuse, il avait pu en parler à son ami, l’abbé Lagorce, rencontré par hasard l’après-midi, sur la route de Saint-Denis. Il l’avait convaincu de la nécessité de faire rendre une telle missive à destination le plus tôt possible. Olivier avait ajouté en souriant que ce serait en quelque sorte un testament qu’il ferait là. L’abbé Lagorce avait accepté de se charger de la lettre. Ne partait-il pas pour Montréal le lendemain ? Quant à la faire parvenir à la jeune fille, il ne pouvait y voir, naturellement. Olivier lui proposa d’emmener Michel. Le petit garçon verrait à rencontrer Mathilde et séjournerait, pour le temps que passerait à Montréal le jeune prêtre, chez une amie de la grand’mère Précourt. Puis l’abbé et Michel re-