Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/36

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Il comprenait ce qui rendait dolente sa vieille amie Précourt. L’ardeur combative de son petit-fils avait sans doute fait des siennes. De là une dépression morale plus lourde à supporter que la névralgie, certes.

Il se tourna vers la sœur aînée, tout en caressant la tête blonde de la petite Josephte, qui s’était glissée près de lui, dès son entrée dans la pièce.

— Et vous, la belle fille de la maison, toujours sage ? Et, et… fort réjouissante à regarder ? Oh ! vos vingt ans vous sont légers et doux ? Il n’y a pas à dire…

— Mais oui, docteur. Je m’enflamme le moins possible… Je raisonne… Je me soumets à l’inévitable, quel qu’il soit…

— Tout le contraire de ce que fait Olivier, n’est-ce pas ?

— En effet.

— C’est un noble cœur, Olivier, ma petite.

— S’il calculait davantage ses élans…

— Bah ! ne mesquinez pas ainsi. Laissez-le à sa trempe héroïque. Notre race a besoin de ces nobles enfants, qui ne savent pas reculer.

— Il est né rebelle.

— Marie ! fit la grand’mère, n’emploie pas ce terme devant moi. Ton frère n’a pas toujours tort.

— Non, reprit le docteur en souriant, et puis