Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/86

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— Tu as bien fait de te défendre, Michel, fit Josephte. Est-ce qu’il était plus grand que toi, celui qui t’a attaqué ?

— Je le crois. Mais ça ne fait rien, j’ai eu le dessus. Tu sais, M. le Curé n’a pas dit comme loi, Josephte. Il a été mécontent. Il m’a puni.

— Oh ! fit Josephte.

— Il a dit qu’il n’aimait pas les enfants querelleurs… qu’il fallait apprendre à endurer certaines choses pénibles, quand elles étaient vraies et qu’elles n’étaient pas déshonorantes…

— Alors, tu es un petit Américain, Michel ? demanda avec intérêt Olivier Précourt.

— Non, monsieur. Maman m’a dit que nous étions d’une trop belle race pour en changer… Nous avons été obligés d’aller demeurer aux États-Unis avec mon père. Il travaillait dans une grande maison de commerce. Il n’avait pas trouvé de travail au Canada… Mais je ne sais plus très bien tout cela. En tout cas, je suis un vrai Canadien, monsieur. Comme les patriotes, répéta encore l’enfant avec fierté.

— Et ton nom ? C’est Michel…

— Michel Authier.

— Et ta mère, celle qui t’a enseigné si bien, tout petit, à être fier de ta race ? Oh ! la brave maman !