Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/90

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de la société locale. Il n’eût tenu qu’à lui d’être l’hôte assidu de ces quelques salons où l’on s’amusait encore avec une simplicité aussi distinguée qu’agréable. Mais le jeune homme, tout en ne fuyant pas avec ostentation fêtes et danses, restait volontiers à la maison, auprès de sa grand’mère. Il lisait beaucoup. Il suivait surtout, avec quel intérêt passionné, on l’a vu, les événements politiques, qui enserraient de plus en plus dans un étau de vexations, d’injustice et de mépris immérité tous les Canadiens de ce Bas-Canada à la majorité catholique et française. Puis, le jeune avocat était amoureux d’une cousine de Montréal, on le savait.

— Comment, débuta aussitôt Madame de Saint-Ours, cher monsieur Olivier, vous trouvez moyen de vous promener par nos routes, et vous ne songez pas à venir frapper à la porte du manoir ?

— J’ai tort, madame, j’ai tort répondit gaiement Olivier qui saluait à tour de rôles les jeunes filles, après avoir baisé la main de la charmante femme qui l’interpellait ainsi.

— Ce n’est pas tout d’avouer ses torts, il faut les réparer, reprit Madame de Saint-Ours.