Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/119

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Michel, un soir, que j’avais été trop violent avec lui : « Dormez bien, papa ». Allons, allons, Octave, tu es bien malade, pour raisonner ainsi… Misères que tout cela !… Dormons, dormons ! »

Mais tout de même, le mot gentil de Michel sembla avoir accompli un miracle. M. Perrault ne se montra plus jamais violent avec lui. Et souvent, d’un air pensif, il examinait la physionomie de l’enfant, alors que celui-ci lui lisait le journal. Il remarquait avec surprise la distinction de ces traits, son air réservé. « Quel étrange va-nu-pieds, avec sa figure de prince », se disait-il.

Mais si M. Perrault fit taire sa violence, il resta hautain. Il peinait et blessait l’enfant sans cesse par les ordres qu’il lui donnait, devant témoins, d’un ton infiniment méprisant, dédaigneux. Et toujours les services demandés, dans ces occasions, prenaient un caractère humiliant. « Mon cireur de vieilles bottes », avait-il dit un jour, en le présentant avec dédain à un de ses amis.

Mais Michel endurait maintenant sans trop de peine. Le mois de mai avait apporté des nouvelles extraordinaires au sujet des prisonniers.