Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/188

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— Vous étiez mieux pourtant, tout à l’heure. C’est la potion.

— Je me meurs… Michel.

— Ne parlez pas ainsi. Monsieur. Et puis le médecin ne veut pas que vous vous agitiez.

— Qu’il me laisse… en paix… Michel, où as-tu… été… hier ? Pas chez ton ancien patron ? Je ne te le pardonnerai pas.

— À la prison, voir M. Olivier. Monsieur.

— Hein ?

— Ça n’a pas été facile.

— Olivier… il est bien… malade, n’est-ce pas ?

— Oh ! oui, Monsieur.

— Bah ! il est jeune… il peut… encore… s’en tirer… Oh ! mon cœur, mon cœur… qu’il serre… on dirait que des pinces… de fer… le pressent…

— Je vais vous donner un peu d’eau. Fermez les yeux, comme tout à l’heure.

— Donne… vite… de l’eau… Je respire mal… De l’eau !… De l’eau !

— Si j’appelais à l’aide ?

— Pourquoi ?… Je ne suis pas plus… mal pris… que tantôt… Bon ! Cette eau… elle me… fait du bien… Michel… lève mon oreiller, à gauche… La clef, prends-la… Penche-toi sous… le lit… il y a un… petit coffre… Bien… Oh ! mon Dieu… j’étouffe… j’étouffe…