Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/211

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— Si, mon enfant, sur les miennes.

— Ah !

— Oui. J’ai quêté un message pour vous.

— Qu’a-t-on répondu ?

— Le front d’Olivier s’est barré d’un pli… Ses yeux se sont détournés… Il a murmuré quelque chose comme : « vous me torturez, ne le comprenez-vous pas ? » Je vous en prie, Mathilde, ayez pitié de cette détresse d’honneur… foncièrement honnête, allez… Il vivra si peu longtemps maintenant, hélas !

— Docteur, les femmes n’acceptent pas plus que les médecins que la mort triomphe… Il faut tout essayer… Vous avez vos ressources… J’ai les miennes aussi.

— Je le crois, je le crois… Mais vous m’excuserez de vous quitter maintenant… Ma femme doit se lamenter en face de ma longue absence…

— Vous êtes toujours un incomparable ami, docteur. Pourriez-vous revenir dans trois jours d’ici ? Josephte et moi, nous aurons besoin de vos conseils et de vos soins ?

— Certainement. Et si votre confiance m’est conservée, demandez-moi toute autre chose également… Je ne suis pas que le vieux médecin de la famille, n’est-ce pas ? J’ai d’autres titres.

— Oui, certes, et vous le verrez bien.

— Ma petite Josephte ne va pas plus mal ?