Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/236

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— La plus grande partie, oui, docteur. Je ne veux et ne puis reconstruire qu’un seul de mes entrepôts. Je ne suis pas devenu un mendiant, mais il est certain que je n’aurai plus qu’une belle aisance. Adieu la fortune !

— Vous êtes jeune. Vous vous referez.

— Peuh !… Du moment que ma petite Josephte se verra en face d’une vie indépendante, à l’abri non seulement du besoin, mais d’une existence trop austère… où il faut compter, se priver…

— Écoutez, Olivier, vous allez cesser de penser à toutes ces choses… Grand Dieu : savons-nous avec certitude ce que sera notre avenir, au fond ? Qui est assuré de ceci, de cela ? Une volonté plus forte que la nôtre intervient finalement. Elle emporte tout, parfois avec la plus sage des promptitudes.

Quand cela serait, docteur ?… N’espérant, ou ne désirant plus rien… voyez-vous, je deviens indifférent… à tout… à tous, aussi hélas !

— Mais… qu’est-ce que cela, Olivier ? Votre front se couvre de sueur… Ne bougez plus… Je m’en vais vous ausculter.