Aller au contenu

Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/259

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ter que votre belle jeunesse aille au-devant de quelle mission inutile, tragique… Pourquoi tenez-vous tant à ce que votre existence soit à jamais solitaire, pénible, vouée aux regrets stériles, aux larmes… Mais vous vous raidissez… Vos yeux se détournent… Tiens, tiens, vous êtes vraiment une Perrault en ces instants-là… Il faut me pardonner, Mathilde. Je devais vous mettre en face de toutes les conséquences de votre geste extrême.

— Je ne vous en voudrai jamais. C’est par affection que vous avez ainsi parlé. Mais sans cela…

— Sans cela, j’en verrais de belles… Bah ! j’ai connu tant de malades avaler en grimaçant quelque pilule salutaire… Allons, mes vœux de succès, mon enfant. Mais vrai, vous mériteriez de ramener à la santé Olivier… Petite héroïne, va ! acheva le docteur en reconduisant Mathilde jusqu’à la voiture.

— Docteur, dites-moi que je le garderai encore plusieurs mois, mon Olivier, supplia la jeune fille, en retenant un moment la main du docteur dans la sienne.

— Hum ! Nous allons essayer. Comptez sur moi et aussi sur le Dr Duvert de Saint-Charles. Il est moins pessimiste que moi et souhaitait même votre venue…

— Comment ! comment ! Et vous me cachiez cela ?