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Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/261

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prononçant ces mots : « qui voudrait vivre verrait ! » Vivre, le jeune homme se disait qu’il n’en avait plus cure. La maladie le tenait d’abord ; elle décidait de lui, avec quelle promptitude il le sentait ; en son âme, il avait abdiqué depuis longtemps devant la vie… Il avait eu, après tout, sa part de lutte, lutte courte, mais si intense, si dure ! Il ne regrettait rien. Sa mélancolie présente ne recouvrait qu’une mince surface, de son âme ; celle que tout souffle, inconsciemment, agitait, ridait, faisait onduler, mais comme ces plis étaient sans profondeur, ni consistance… La solitude dont il était entouré le guérirait de toute activité si inutile maintenant… Et peut-être, qu’en son cœur, une image trop aimée s’effacerait peu à peu aussi… Olivier, s’endormit soudain au milieu de ces réflexions qui l’avaient assailli pourtant moins fortement qu’à l’ordinaire. L’air était bon, pur, sans trop de chaleur, en ce matin d’été, qui resplendissait partout. Olivier était confortablement installé dans un fauteuil, tout près de la porte de sa chère vieille maison. Rien ne bougeait à l’intérieur. L’excellente ménagère que lui avait trouvée sa vieille amie, Madame Cherrier, travaillait toujours discrètement, à la cuisine ou ailleurs.

Ce fut pourtant cette ménagère modèle qui vint interrompre le léger sommeil d’Olivier… Mais quelle agitation semblait la sienne ! Et comme elle s’efforçait de la dominer !