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Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/273

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— Bien, mon amour.

— Allons, viens.

Elle l’entraînait vers son fauteuil. Elle l’y installait, puis, de nouveau se glissait à ses pieds, tenant ses mains pâles dans les siennes.

— Olivier, c’est fini cette lutte entre nous ? À jamais ?

— Ma pauvre petite, puissiez-vous ne jamais le regretter !

— Comme vous me méconnaissez ! Est-ce que vous jugez mon cœur d’après le vôtre ?

— Ne plaisantez pas, ma bien-aimée. Il y a une telle tragédie autour de notre tardive réunion… Je me meurs, Mathilde… Hélas ! je me meurs…

— Je ne m’y résigne pas.

— Folie ! Comment pourrez-vous refaire une vie qui s’en va…

— J’en trouverai à chaque heure le secret… Le jour et la nuit, j’épierai vos traits chéris avec quel soin… Nous verrons tous les médecins… nous tenterons tous les remèdes…

— Mais comment vous sera-t-il possible d’agir ainsi ?… Vous déraisonnez, Mathilde. Ma maison n’est pas la vôtre… Vous ne sauriez y rester sous aucun prétexte…

— Oui, je le puis et je le veux.

— Je ne vous comprends plus.

— Vous croyez donc que je resterai éternellement votre fiancée ?

— Ah !… Mathilde, quelle aberration ! Je saisis votre folle, oui votre folle pensée… Mais