Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/303

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réal.

— Oui M. Olivier, quoique j’aurais bien de la peine de vous quitter cette année, ainsi que Josephte, Saint-Denis, que j’aime tant. Et Madame Mathilde, donc ! Mais j’obéirai, n’ayez pas peur, M. Olivier.

— Michel, dit soudain le jeune homme, si le bon Dieu me rappelait à lui, avant que tu aies terminé tes études, n’oublie pas que ce serait accomplir un de mes vœux les plus chers que de te rendre aux États-Unis, auprès de Rodolphe Desrivières, mon ami et ton parent.

— Et Josephte ?

— Tu la reverras plus tard.

— Elle m’aura oublié.

— Écoute Michel, si Josephte parvient à t’oublier ainsi, c’est qu’elle ne t’aime pas autant qu’elle le dit. C’est un bébé encore, ma petite Josephte d’ailleurs.

— Vous avez raison, M. Olivier, je ferai comme vous le désirez, allez. Je vous le promets, comme je le promettrais à ma mère.

— Bien, bien. Et maintenant, couchons-nous vite, petit. Tu sais que ma femme part pour voyage demain matin. Je veux la voir avant son départ… C’est la première fois qu’elle me quitte depuis notre mariage. Il a fallu que je gronde pour qu’elle consente à cette absence. Il faut absolument, vois-tu, qu’elle aille à Montréal par affaires. Ses propres intérêts l’exigent.