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Page:Daveluy - Une Révolte au pays des fées, 1936.djvu/110

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une révolte au pays des fées

rait-on pas que ce ridicule bossu vous agrée ?

Hélas, à cet instant le bébé se mettait à pleurer doucement.

La stupéfaction de la Sorcière fut complète. Elle en laissa choir cruchon, pain, eau, lanterne.

La princesse prit son enfant dans ses bras. Elle vint s’agenouiller devant la Sorcière.

« Grâce ! » bulbutia-t-elle. Elle tremblait. Ses dents claquaient. Le moment si redouté par elle était venu…

« Ah ! ah ! ah ! ricana la Sorcière qui se remettait. Votre Altesse ne se prive de rien en prison… Ce petit compagnon est une trouvaille… Mais vous allez voir ce que je sais faire de tels invités. En outre, celui-ci se trouve un rejeton maudit de Grolo, un futur ennemi, par conséquent, de mon illustre alliée, la Fée Envie !… Dommage qu’Envie ne soit pas ici ! Dommage, vraiment !

— Mon Dieu, mon Dieu ! murmurait la princesse. »

Polichinelle s’approcha. Il recula non sans rudesse la princesse. Il se planta droit devant la Sorcière.

« Halte-là, douce amie, prononça-t-il avec ironie. Vous allez un peu vite en besogne. Ce royal poupon appartient aux trois fées qui nous dirigent. Son sort est entre leurs seules mains. Alors comme deux d’entre elles sont absentes, il ne nous reste plus à consulter que l’impotente Carabosse. C’est elle qui se chargera de juger cette cause. Je cours la chercher. »

La princesse poussa un cri terrible, puis s’affaissa.

Quel regard étrange, Polichinelle jeta sur cette forme prostrée !… Il n’en continua pas moins à parler avec une malice consommée.