Aller au contenu

Page:Daveluy - Une Révolte au pays des fées, 1936.djvu/116

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
116
une révolte au pays des fées

Polichinelle ne se sentit plus capable, bientôt, de soutenir ce regard fixe, anxieux, terrifié. « Madame, dit-il à Voix respectueuse, soyez-moi miséricordieuse, …ne fut-ce qu’un instant. Laissez-moi m’expliquer. …Vous ne le voulez pas ? Si vous saviez, ce que ma mystérieuse conduite vous a épargné. …Les apparences seules me condamnent. …Comme vous avez vite oublié nos conventions : Avoir confiance, quoi que je dise, quoi que je fasse ! …Vous dites ? …Demain, demain vous m’écouterez. Merci, noble dame. …Je m’en vais. …Reposez-vous bien cette nuit. …Il y a de l’eau fraîche dans votre cruchon. …Je serai ici avant l’aurore, vous pouvez y compter ! Bonsoir, noble dame ! »

La princesse, le lendemain, n’interrompit pas une seule fois le récit de Polichinelle. Elle semblait atterrée. Soudain, celui-ci déclara : « Votre Altesse ne s’en doute pas, je suis sûr, mais une grande offensive se prépare. La reine des Fées et le roi de Génies ont rassemblé leurs forces. Ils vont sévir et fondre sur nous. Courage ! Peut-être vos peines cesseront-elles demain, madame ! »

Toute pâle, dressée sur son séant, la princesse s’écria : « Que dites-vous là ?… Qu’en savez-vous ? Qui vous a prévenu ?

— Un nouveau prisonnier, Votre Altesse. On vient de l’amener. Perfidement, on l’a fait bavarder. Dites, Madame, connaissez-vous un brave, amusant et un peu ridicule seigneur espagnol, répondant au nom de Don Quichotte de la Manche ?

— Don Quichotte est ici, s’exclama faiblement la princesse. Ah ! le pauvre malheureux ! Ce qu’on va