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Page:Daveluy - Une Révolte au pays des fées, 1936.djvu/118

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une révolte au pays des fées

Don Quichotte poussa une exclamation de surprise et vint s’incliner jusqu’à terre devant la royale jeune femme.

« Vous ici, Madame !… Quelle peine de vous voir en un pareil logement. Voyons, Madame la Sorcière, dit-il en se retournant vers celle-ci, à quoi pensez-vous de mettre ainsi sur la paille la fille d’un roi puissant ?

— Vous y resterez vous-même, dans ce logement, insolent chevalier, bougonna la Sorcière. De plus, l’on fera murer ce coin. Vous y crèverez tous de faim. Voilà le sort que vous réserve la Fée Envie.

— Exquise, elle est exquise, cette Envie, murmura en riant Polichinelle.

— Allons, suis-moi, toi, avorton, dit la Sorcière à Polichinelle. Les cyclopes sont là, tout prêts à faire leur travail. Ces emmurés n’ont pas besoin de témoin pour se livrer aux grimaces de circonstance.

— Et si je choisis de demeurer, ma douce ? insinua Polichinelle, en riant de plus belle.

— À ton aise. Personne ne te regrettera.

— Bien. Je reste.

— Grâce, au moins pour cette jeune dame, dure geôlière, pria Don Quichotte. Je vous en supplie, épargnez-la ! Que votre courroux redouble pour moi, en retour.

— Oui, oui, grâce pour notre princesse chérie, madame, cria Louison.

— Ah ! ah ! ah ! voilà que l’on vous atteint dans vos sentiments chevaleresques envers les dames, monseigneur, s’esclaffa Polichinelle en venant toiser railleur, le long Don Quichotte. Bravo ! Mais, il est bien inutile, allez, que vous vous abaissiez ainsi devant notre jaunâtre amie.