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une révolte au pays des fées

certain. La revanche des Bonnes Fées a sonné, princesse ! Du reste, voici la lettre de l’illustre duc. Elle est authentique, cette lettre. Le seul espion qu’il y ait parmi nous et qui est cause de votre malheur expie durement sa faute en ce moment. Il ne vous remettra pas de sitôt madame, un pareil billet forgé. Lisez, de grâce, puis hâtons-nous tous ! »

Les yeux de la princesse se ranimaient en présence de la sollicitude du duc. Il lui envoyait à la fois des provisions, des vêtements et quelle épître réconfortante ! Mais hélas le souvenir de son fils ne la quittait pas non plus et bientôt elle se rejeta sur son grabat en gémissant.

« Que faites-vous, madame ? s’enquit avec effroi Don Quichotte. Vite, vite, partons. Ce secours des bons gnomes, est inespéré.

— Non, je ne puis partir, gémit la princesse, en tordant ses mains. Mon fils ! Mon fils demeurerait seul ici !

— Son fils ! s’exclama en reculant Don Quichotte… Cette jeune femme perd la raison… Son fils !

— Oui, oui, son fils, repartit Polichinelle. Voyons, monseigneur de la Manche, avec votre vie mouvementée vous n’avez donc jamais vu un enfant descendre du ciel dans une prison…

— Ah !… Vraiment ? Où est-ce tendre agneau, alors ?

— Carabosse l’a endormi, mais sans conditions, heureusement, ainsi que la sœur de ce petit.

— Ma Cloclo, ma pauvre Cloclo ! cria Louison.

— Chut, petit ! pria Polichinelle. C’est encore ce qui pouvait arriver de mieux à votre sœur. En un pareil