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la revanche des bonnes fées

Ils devinrent étourdissants à l’apparition des prisonniers de guerre. Là ! que voyait-on au premier rang ? Une grande, belle, majestueuse personne à la figure invisible sous son voile blanc. Sa tête était couronnée de diamants. Elle apparaissait, vêtue d’argent et chaussée de souliers faits de si beaux, de si gros diamants, qu’ils faisaient mal aux yeux de tous. Les cyclopes se dépitaient d’être obligés de fermer bien juste leur œil unique.

— Madame, vociféra Rageuse, couvrez vos diamants. Ils aveuglent, ne le voyez-vous pas ?

Avec une grâce infinie, la belle fée leva sa main enchaînée. Elle voulut étendre jusqu’à terre le voile qui tombait sur ses épaules.

« Oh ! permettez, madame, dit près d’elle une voix profonde. Oh ! misère ! mes chaînes… je les oubliais. Pardon, madame, de ne pouvoir vous venir en aide.

— Ne vous troublez pas pour si peu, duc de Clairevaillance, je vous en prie… »

Mais l’assemblée s’exclama, cria, fit entendre un tonnerre d’applaudissements. « Le filleul du roi Grolo ! Prisonnier !… Il est notre prisonnier !… Bravo !… Bravo !… Victoire ! Victoire !

La Sorcière d’Haberville imposa le silence. Envie avait quelque chose à dire.

« Mes amis, dit celle-ci. Votre joie me va au cœur. La prise du duc de Clairevaillance me fait pardonner, n’est-ce pas, le supplice que j’ai infligé, imprudemment d’après vous, à la princesse Aube et à son nouveau-né ?…

Un cri de douleur lui coupa la parole. Le duc s’avança, repoussant avec une force étonnante, lutins, sor-