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une révolte au pays des fées

— Oui, oui, à bas Rageuse, à bas Envie ! cria le Magicien africain. Emmurons-les ! Avec leurs victimes ! En route pour le cachot voisin de la belle Aube et des petits terriens. En route ! »

Un cri terrible du filleul du roi Grolo domina un moment le tumulte. Avec des forces quintuplées par le désespoir, il rompit ses chaînes. Puis, écartant avec ces chaînes qui lui servaient de fouets, tous ceux qui se trouvaient sur son chemin, le duc vint se placer juste en face des trônes de Rageuse et d’Envie.

« Créatures d’enfer, dit-il d’une voix tonnante. Ah ! c’est ainsi que vous avez osé traiter les miens… Sorciers, ajouta-t-il, en se tournant vers ceux-ci, acceptez mon aide. Je veux que ces femmes hideuses goûtent au supplice qu’elles ont infligé à mon Aube bien-aimée… Venez ! Tenez, Envie ne bouge déjà plus sous mon poignet de fer.

— Hé ! hé ! mon beau duc, s’exclama la voix railleuse de l’Étranger du Champ-du-diable de Rigaud, tu vas vite en besogne et tu te mêles beaucoup trop de nos affaires. Entre Envie et toi, vois-tu, nous n’hésiterons peut-être pas. Nous choisirons…

— Envie ! Envie ! Grâce, grâce, pour elle ! cria la foule. À bas Jean de Clairevaillance, l’ami des gnomes !…

Mais cette fois, heureusement, le duc put esquiver tous les coups. Un minuscule poignard enchanté que la fée Bienveillante mit soudain dans sa main fit le vide autour de lui. Il dégagea alors de ses liens la fée et quelques autres de ses compagnons. Puis, tous se dirigèrent, vers la sortie de la caverne, alors que la tempête reprenait