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une révolte au pays des fées

voilà grand’papa, tout mon secret. Oui, certes, c’est bien un secret de Polichinelle, cela, n’est-ce pas ? n’ai-je pas dit toute la vérité, voyons, toute la vérité que vous saviez aussi bien que moi. Hourrah ! Voyez grand’papa, comme l’art dramatique est en honneur, ici ! Ces bons cyclopes, qui me haïssent pourtant, entrent pour assister à la représentation, ajoutait Polichinelle avec vivacité, alors que des cyclopes pénétraient, et justement ceux qui venaient de l’emmurer avec la princesse Aube et ses compagnons. Il s’inquiétait tout de même, Polichinelle, sans qu’il le fît voir. D’un mot, les cyclopes pouvaient mettre à néant tous ces beaux projets. « Salut, mes amis », cria encore crânement Polichinelle, en les regardant en face.

— Que fais-tu ici, oiseau de malheur, dirent ceux-ci. Et d’où viens-tu, Polichinelle, maître fourbe ?… Compagnons, compagnons, continua l’un des cyclopes avec agitation, en garde ! Ce Polichinelle, sachez-le tous, il n’y a pas trois heures nous l’avons… »

— Silence, cyclopes bilieux, hurla au bon moment un sorcier à la voix de stentor. Il était mécontent de voir la représentation du bossu retardée. Sorciers, sortez-les, sortez-les vite, eux aussi. Qu’ils aillent rejoindre les grognons, tous les esprits sombres. Dehors ! Dehors… »

Ce fut aussitôt dit que fait. Polichinelle, tout en donnant des instructions à Pinocchio, son compatriote célèbre et son ami, qu’il avait appelé pour l’aider à conduire la représentation, ne put retenir de profonds soupirs de soulagement. Vraiment, la chance le servait. Tous ceux dont