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une révolte au pays des fées

Au-dessus du coffre de fer, comme aussi du chaudron qui semblait mugir, se formaient des nuages lumineux. Ces nuages montaient, s’étendaient, s’épaississaient, puis, peu à peu, affectaient des dessins étonnants… L’assemblée retint soudain son souffle. Au-dessus du chaudron, venait d’apparaître les images de la Reine des Fées et du Roi des Génies.

La Sorcière se mit à rire, puis sa parole devint nette. « Ah ! ah ! ah ! belle souveraine, grave monarque, vous ne savez pas résister à mes appels. Vous voilà au milieu de nous… Et maintenant, parlez, dites où vous en êtes de votre expédition contre nous ?…… Quels étrangers vous accompagnent, outre vos niais alliés ? C’est cela qu’il nous faut savoir ? Quels étrangers ?… Ah ! vous me répondrez bien, que vous le vouliez ou non ! »

Elle jeta soudain dans le chaudron un autre flacon de liqueur verte et rouge. La vision changea. Les assistants virent défiler dans d’épaisses vapeurs, une troupe d’enfants féeriques. Au milieu d’eux, un peu effarés, un peu effrayés, marchaient deux jolis écoliers canadiens : un petit garçon dont la casquette portait le nom de Louison, et une petite fille, dont un des rubans de la capeline contenait en lettres d’or, le nom de Cloclo. Peter Pan et le Petit Chaperon Rouge suivaient de près et les encourageaient de leurs sourires. La Sorcière poussa des cris de joie à ce spectacle.

« Bien, bien, bien, déclara-t-elle, la voilà la vision que je désirais depuis deux jours, la voilà la vision de ces jeunes fous de mon pays, qui viennent se mêler à nos querelles féeriques. Mal leur en prendra ! Malédiction sur