Page:Daveluy - Une Révolte au pays des fées, 1936.djvu/63

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

IX

LES SORCIERS DE L’ÎLE D’ORLÉANS



MAÎTRE, ô grand preux, reprit bientôt Sancho Pança voyez donc qu’est-ce que ceci ?

— Ceci ? En face ? Une île, pardi. Tes yeux sont-ils à ce point bouchés, mon pauvre Sancho.

— C’est qu’on y mène un sabbat. Entendez-vous ? Voyez ces lumières, ces corps minuscules de damnés qui tournent en une ronde immense tout autour de la terre que vous appelez une île.

— En effet, dit Don Quichotte. Voilà qui est curieux. Ne crois-tu pas, Sancho, qu’on pourrait bien y maltraiter quelque bonne âme, en voie de perdition éternelle. Si nous tentions de la sauver, des griffes de Satan. Nous volerons tout de suite après, au secours des malheureux de tout à l’heure. Notre conscience n’en serait que plus heureuse, plus lucide, ayant fait au passage un acte méritoire de plus ?

— Gardez-vous bien de vous attaquer à Satan, mon