Page:Daveluy - Une Révolte au pays des fées, 1936.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
77
la lettre du filleul du roi grolo

Il n’est pas de douleur semblable à la mienne, Petite Poucette. Mon désespoir attirerait ta compassion si tu en étais témoin…

Heureusement, le papa de Louison et de Cloclo n’est pas de retour au camp, ni l’Oiseau bleu. Dieu veuille que nous puissions délivrer Aube et les petits terriens avant leur retour. Car quels reproches n’adresseraient-ils pas à mes compagnons d’armes ?

Petite Poucette, je te vois déjà en route, fais diligence, mais gare à nos ennemis, je te prie. Rapporte-moi fidèlement le mot d’Aube, petite, cette relique que j’ai baisée combien de fois !

Jean de Clairevaillance

Du camp enchanté des chevaliers »

Poucette, le cœur gros, acheva avec peine cette lettre ou plutôt ce cri de douleur du duc de Clairevaillance. Elle regarda ensuite le billet ! de la princesse que lui envoyait le duc, puis fit voir le tout à Don Quichotte.

Celui-ci frappait le sol du bout de son épée. Il dissimulait son émotion sous la colère.

« Qu’a donc pensé cette jeune femme de s’enfuir ainsi, sans demander avis à qui que ce soit… Pourquoi ne pas m’avoir appelé, moi le plus dévoué de ses Chevaliers servants ? Les femmes, fussent-elles des princesses, sont vraiment les êtres les plus inconséquents qui soient au monde. Comment être surpris si les tentateurs ont beau jeu près d’elles ?

— Oh ! monseigneur, vous ne croyez pas vraiment ce que vous dites… ?