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Parmi les mémoires de Lucie DeLarue-Mardrus


Quand Sacha Guitry épousa Charlotte Lysès (ce fut la première femme, autant qu’on puisse s’en assurer, de ce comédien beaucoup marié), il crut se payer la tête du notaire de Honfleur, Me Bréard, qui dressait le contrat de mariage, en lui dictant la liste de ce qu’il apportait en mariage. Liste fort longue où se voyaient : un crayon, une pendulette cassée, un clou, une paire de gants, etc. Sans broncher, le vieux tabellion normand écrivait, puis, tranquillement, dit : « C’est vingt-cinq francs par objet ». Et le franc valait quelque chose, en ce bon vieux temps. Épouvanté, Sacha s’écria : « Je retire tout ! »

Nous cueillons cette anecdote dans les Mémoires de Lucie Delarue-Mardrus.

Cette poétesse-romancière-sculptrice-musicienne-écuyère, qui a eu des succès en tout mais n’a jamais tout à fait réussi (comme elle s’en plaint elle-même), ne se laisse pas facilement démonter.

Dès ses débuts, « en dépit de ma timidité » (qu’elle dit !), elle alla montrer des vers à François Coppée, qui, en ayant lu quelques-uns, lui dit :


« Ça vous amuse beaucoup de faire des vers ?

Oui

Moi, je vous conseillerais plutôt de coudre, de