Page:Daviault - Histoires, légendes, destins, 1945.djvu/127

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zoologique de Londres et les Anglais éprouvèrent une violente émotion quand ils apprirent qu’ils allaient perdre leur bel éléphant. C’était le sujet de toutes les conversations et de graves journaux ne dédaignèrent pas d’en parler. Pour comble, quand on voulut transporter Jumbo, il s’avisa de s’asseoir en plein Marylebone Road, rue très fréquentée de Londres, où, pendant des heures il interrompit toute circulation. Le représentant de Barnum câbla au patron qui répondit : « Laissez-le dans la rue ; c’est la meilleure réclame que nous puissions trouver ». Mais Barnum fut des années avant de se risquer en Angleterre avec son cirque, justement à cause de Jumbo.

Jumbo mourut d’avoir trop bu de bière !

Le nain Tom Thumb était une « sensation », comme les aimait Barnum. La vieille reine Victoria, vers l’époque de son jubilée, demanda qu’on le lui amène. Barnum se rendit au palais avec son petit protégé, à qui il avait fait une leçon sévère, lui apprenant entre autres choses qu’on n’adresse pas le premier la parole à un souverain. Quelle consternation, quand le nain s’écria, à un moment donné :

« All right, lady ! » Mais la reine se mit à rire et lui donna de petites tapes sur la tête.

Tom Thumb portait sérieusement son titre de général d’opérette. Ne s’avisa-t-il pas, un beau jour, d’engager une longue discussion avec le duc de Wellington sur la bataille de Waterloo ? « Ce fut le plus beau moment de ma vie », disait ensuite Barnum.

On ne saurait parler des débuts de notre siècle, sans mentionner Sarah Bernhardt.

Notre journaliste ne manqua pas de l’interviewer.