Page:Daviault - Histoires, légendes, destins, 1945.djvu/147

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serait tenté de murmurer au digne Baron : Tu te vantes, mon bon !

Cependant, les circonstances ont permis à Lafaurie de fréquenter bien des gens qui avaient connu Rodolphe et son entourage. Il faut donc lui accorder quelque attention. En outre, on fait grand état de l’interdiction prononcée contre son livre en Autriche.

Lafaurie retient aussi l’histoire de la conspiration. Mais ce ne serait pas là, à l’en croire, la cause principale du drame. Marie Vetsera, à Mayerling, aurait voulu arracher à Rodolphe la promesse de l’épouser, quand Stéphanie aurait disparu du paysage. Rodolphe aurait refusé. Furieuse, la belle Marie l’aurait alors blessé outrageusement. À la suite de quoi, l’archiduc l’aurait bel et bien mise à mort, puis se serait tué pour éviter le scandale.

Qu’y a-t-il de vrai là-dedans ? Allez-y voir.

Le plus intéressant de tous ces ouvrages est celui de la princesse Stéfanie, ancienne princesse héritière d’Autriche, maintenant comtesse de Lonyay. Elle intitule ses mémoires (qui viennent de paraître à Bruxelles), Je devais être impératrice.

Comme sa tante, l’impératrice Charlotte du Mexique, Stéfanie, victime innocente, est une figure pathétique. Non pas seulement parce que le trône lui a échappé, surtout par les calomnies qu’on a répandues sur son compte afin d’excuser dans une certaine mesure l’inexcusable Rodolphe. On l’a représentée comme une femme laide, stupide et guindée, qui blessait l’artiste qu’il y avait en Rodolphe. Rien n’était plus injuste.

La princesse Stéfanie, — ses photos le démontrent, — était belle. Elle avait reçu une éducation parfaite et elle était loin de manquer d’esprit. Évi-