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Duc, maréchal de France et capucin

Les époques troublées révèlent, à eux-mêmes et au monde, des hommes hors de la commune mesure. Ainsi en a-t-il été, en France, pendant l’ère des guerres religieuses. Et, dans ce temps calamiteux (comme écrivait le féroce poète d’Aubigné), peu de personnages ont connu un destin aussi étrange que cet Henri de Joyeuse, duc, maréchal de France, capucin, grand-père de Mlle de Montpensier (la Grande Mademoiselle), dont l’autre grand-père fut Henri IV.

Les aventures de ce grand seigneur guerrier devenu moine n’ont rien de banal, on l’imagine sans peine. Cherchons-en les péripéties dans le livre que lui a consacré Jean Cruppi.

Avant de trouver dans le cloître, écrit notre auteur, un abri définitif contre le siècle et contre lui-même, Du Bouchage (il était comte du Bouchage) a pu s’égarer dans l’erreur et céder à l’orgueil, jamais aux passions viles. Sa vie est belle, malgré tous ses détours, par l’unité de ses efforts vers Dieu. Il fut un de ces coureurs d’idéal, huguenots ou ligueurs, cœurs profonds, fidèles à leur foi, qui ont préservé la flamme et transmis le flambeau. Parmi eux, il méritait une humble place que l’histoire ne lui a pas accordée.