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herbe. Tout jeune, il se prend de mots, à Angers, avec un Anglais, le provoque en duel, le blesse et fuit à Dijon. Peu de temps après, il part pour le midi de la France et le nord de l’Italie, où il rencontre un autre Anglais, le riche et jeune duc de Richmond, avec qui il se lie cette fois. Il se lie surtout avec le précepteur du duc, l’Allemand Hinckmann, si passionné pour la nature qu’il en donne le goût à Buffon.

Celui-ci voulut voir chez eux ces Anglais qui prenaient une telle importance dans sa vie. De l’Angleterre, où il fit un séjour, il rapporta le goût du luxe, de l’élégance et des grandes façons qui devait contribuer à sa célébrité peut-être autant que ses ouvrages écrits en collaboration avec des « nègres ».

La mère de Buffon mourut bientôt. Tout de suite, l’écrivain fut aux prises avec son père, homme ayant largement passé la cinquantaine et qui prétendait épouser une fille de vingt-deux ans. Il l’épousa et Buffon voulut se faire rendre compte de la fortune de sa mère. On allait passer devant les tribunaux, quand Buffon s’aperçut que sa belle-mère était charmante. Les affaires d’argent s’arrangèrent et notre homme vécut en famille, dans les limites des bonnes mœurs et du respect filial.

Lui-même, vingt ans plus tard, se prit d’amour pour une demoiselle dont il était l’aîné de vingt-cinq automnes. Il l’épousa et elle le rendit heureux.

Elle le rendit heureux pendant dix-sept ans, après quoi elle mourut. Ce qui le chagrina fort.

Il n’avait pas eu le temps de se consoler qu’une peine cuisante venait y ajouter.

Buffon le fils avait pris le métier des armes. Il