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Page:Daviault - Histoires, légendes, destins, 1945.djvu/224

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rebelle. Le rival publia le nom sans sourciller : la preuve était faite.

En 1898, lors de la guerre de Cuba, le correspondant de l’AP arrive à un bureau télégraphique, pour constater qu’un rival a déjà expédié sa dépêche, puis fait télégraphier des versets de la Bible afin de monopoliser la ligne. L’homme de l’AP, sans se décontenancer, exige du télégraphiste qu’il envoie son texte au tarif d’urgence avant tout autre, soit à raison de $1.67 le mot. La dépêche coûta $8,000 à l’agence.

Quand vint l’éruption du Mont Pelée, à la Martinique, le correspondant de la Guadeloupe, sans hésiter, fréta un navire qui le mena sur les lieux.

La guerre a toujours fait monter le tirage des journaux et, en conséquence, attiré les correspondants. En 1904, éclatait un grave différend entre le Japon et la Russie. Youalt, correspondant à Port-Arthur, centre des opérations, câblait bientôt au siège social de New-York : « Ai tiré sur vous traite de $80,000 ». L’administrateur trouva qu’il allait tout de même un peu fort. Il approuva totalement, quand il apprit que la somme servait à l’achat d’un navire destiné à transporter les dépêches jusqu’à la prochaine ville chinoise, Chefoo, où la neutralité protégeait contre la censure. La guerre finie, Youalt vendit l’embarcation en réalisant un bénéfice.

Au fort des hostilités, le correspondant Middleton (l’AP avait quelques hommes sur les lieux), mourut de dysenterie. Les deux armées conclurent un armistice à l’heure des funérailles. Les journalistes étaient bien vus en ce bon temps.

À la suite de la grande bataille de Liaoyang que livra Kouropatkin, le correspondant Kiriloff câbla