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Page:Daviault - Histoires, légendes, destins, 1945.djvu/237

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cousin, qui d’ailleurs entretenait avec elle des relations correctes. Ce cousin aurait dû recevoir sa part du patrimoine ancestral que détenait la vieille demoiselle. Mais celle-ci ne put surmonter son aversion pour le métier de Paul, et, en mourant, le déshérita !


« Il m’est impossible de fixer avec précision le moment où le goût d’écrire naquit en moi. Un de mes souvenirs les plus lointains me représente moi-même assis à mon bureau d’écolier, et employant mes dimanches à regarder un insecte piqué sur une planche de liège, afin de le décrire dans un grand ouvrage qui devait renfermer un tableau complet des bêtes d’Auvergne et l’histoire de mes promenades à leur recherche. J’avais un peu plus de six ans. Je me vois aussi, à ce même âge, lisant les pièces de Shakespeare… J’ai lu de la sorte, et sans que personne y fît attention, tous les drames historiques du grand poète anglais, entre ma cinquième et ma septième année avec un intérêt que j’explique par une tournure d’esprit particulière. »


Bourget a toujours gardé une prédilection pour Shakespeare, et certains critiques voient, dans l’influence exercée si tôt par le dramaturge élizabéthain sur l’esprit du romancier français, la cause du goût que celui-ci a toujours eu pour le drame et parfois le mélodrame.

Bourget fit de solides études. Au lycée, il poursuivit ses lectures en marge du programme d’études. « À quinze ans, mes camarades et moi, écrit-il, nous savions par cœur les deux volumes de vers d’Alfred de Musset, nous avions dévoré tous les romans de