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leur détermination, on se persuade que le Japon ne viendra jamais à bout de leur pays.

Hsieh appartient à une famille à l’aise, mais ancrée dans les traditions les plus vénérables d’un pays dont la civilisation remonte à des milliers d’années et n’a guère bougé au cours des siècles. Le père était professeur dans les maisons d’enseignement secondaire et la mère se distinguait par une volonté de fer. Première originalité chez la jeune fille, Hsieh a voulu pousser ses études assez loin, tout comme ses frères, qui sont tous professeurs. La mère a fini par céder.

Fiancée dès l’âge de quatre ans, comme cela se fait là-bas, Hsieh a été de bonne heure témoin du martyre des jeunes mariées, qui appartiennent à leur belle-famille et qui sont brutalisées par leur belle-mère. Ah ! les belles-mamans chinoises !… Hsieh avait résolu d’échapper à cette tyrannie.

Elle a réussi à retarder de beaucoup l’enveloppage des pieds grâce auquel les Chinoises ont des pieds minuscules, mais ne peuvent guère marcher. Elle n’a pas gardé longtemps ses bandelettes. Heureusement, car elle n’aurait pu être soldat.

D’abord élève dans un pensionnat, Hsieh Pingying demande ensuite à fréquenter l’école normale. Une opportune grève de la faim a raison de la maman qui a l’instruction féminine en horreur.

La révolution de 1926 la surprend à l’école normale. Sans tarder, l’ardente jeune fille, comme plusieurs de ses camarades masculins et féminins, part pour l’Académie militaire et politique où les jeunes gens apprennent la technique de la révolution communiste. Rompus au métier par une disci-