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livre de notre auteur, My South Sea Island, puisque, aussi bien, nous en avons déjà cité la préface.

À vrai dire, il y aurait peu d’anecdotes à y glaner. Le livre vaut par l’atmosphère qui y règne. L’auteur nous transporte comme par magie dans ce milieu tropical, parmi les sauvages primitifs dont les plus vieux gardent le souvenir de leur ancien cannibalisme ; où se placent d’inoubliables tableaux de récifs de corail, de chasses au sanglier, de courses avec les alligators.

Eric Muspratt allait remplacer, pendant six mois, un vieux planteur qui éprouvait le besoin de se retremper, après vingt ans d’exil, dans la civilisation. C’était à San-Cristobal, l’île la plus lointaine de l’archipel, située à six jours de l’Australie. Mumford, le planteur, était un ancien marin qui avait pris sa retraite sur ce coin de terre. L’île était et est encore (cela se passait en 1920) dans la sauvagerie la plus absolue, hors quelques traces de civilisation le long de la côte. Le plus proche voisin de la plantation Mumford habitait à vingt-cinq milles. Le seul contact avec le monde civilisé était assuré par un petit vapeur qui faisait une courte escale à Waiboroni (lieu où était située la plantation) tous les six mois.

Le planteur, entre les visites du vapeur, ne voyait jamais un blanc. Il y avait, sur la côte, une couple de villages indigènes où il trouvait quelques distractions. Ses employés venaient de ces villages ou bien de l’île de Malaita, où les naturels sont si féroces que le gouvernement interdit aux blancs d’y mettre le pied sans escorte. San-Cristobal compte une population assez nombreuse, mais composée surtout de naturels de la jungle, dangereux à l’extrême. On