Aller au contenu

Page:Daviault - La Grande aventure de Le Moyne d'Iberville, 1934.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
22
LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE D’IBERVILLE

Il s’agit de déloger les Anglais de la baie d’Hudson, pour y faire à leur place la traite du castor, seule industrie importante du Canada et de bon rapport dans ces parages. L’histoire de ces postes est assez troublée. En 1662, les Français Pierre-Esprit Radisson et Médéric Chouart des Groseilliers (extraordinaires aventuriers qui avaient battu le pays en tous sens et pénétré à l’ouest du lac des Bois), concevaient le projet d’aller chercher des pelleteries tout là-haut. Les premiers, ils atteignirent la baie par voie de terre. Au retour, le gouverneur d’Avaugour confisqua leurs peaux. Ils se réfugièrent à Boston, puis passèrent à Londres où se forma, à leur instigation, la compagnie de la baie d’Hudson. En 1668, ils fondèrent le fort Charles à l’embouchure de la rivière Nemiskau. Dans les années qui suivirent, les Anglais élevèrent d’autres forts sur les rivières Nelson, Monsoni et Quichichouan. Mécontents des nobles aventuriers de la compagnie, les deux Français se firent pardonner à Paris. Radisson entra dans la marine. Des Groseilliers revint à ses courses dans les bois canadiens. Aubert de la Chesnaye, Gaultier de Comporté et des marchands du Canada fondaient la compagnie du Nord. Radisson, avec son neveu Jean-Baptiste Chouart des Groseilliers et le pilote Pierre Allemand, reçut de la compagnie deux petits bateaux