Page:Daviault - La Grande aventure de Le Moyne d'Iberville, 1934.djvu/39

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
40
LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE D’IBERVILLE

Sassa Kouès ! « ne demandoient qu’à jouer du couteau ». Le commandant en vient à bout. Mais un Anglais s’avise d’envoyer promener l’interprète qui annonçait bon quartier et de pointer un canon. « Il reçut un coup de fusil dans la teste qui le renversa mort sur la place. Il y en a qui attribuent ce coup à Mr de Ste-Hélène qui est en réputation d’estre un bon tireur ».

Feu de plus belle. Le bélier enfonce la porte de la redoute. D’Iberville s’y jette incontinent, « l’espée en une main et le fusil de l’autre ». Mais les assiégés réussissent à repousser la porte. Voilà notre homme acculé au mur. Mais on ne l’a pas si facilement. « Chamaillant hardiment de son espée sur tout ce qui se présentoit », il blesse les ennemis les plus rapprochés. D’autres descendent en chemise de l’escalier : il lâche son coup de fusil dans l’ombre. Panique. La porte se rouvre, les assaillants entrent. La bataille est finie. Elle a duré une demi-heure.

Les officiers font grâce aux quinze survivants, malgré les Canadiens qui aimeraient bien à les taquiner encore un peu, et les emprisonnent dans un vieux bateau de Radisson, la Sainte-Anne, échoué tout près de là.

Le gouverneur de la baie d’Hudson, John Bridgar, est arrivé d’Angleterre, avec un navire, à 40 lieues de là, c’est-à-dire au fort Rupert. On va