Page:Daviault - La Grande aventure de Le Moyne d'Iberville, 1934.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



IV

« UN GARÇON QUI SAIT CE QU’IL FAIT »


I



L’EXPÉDITION de 1686 rapportait gros à la compagnie du Nord. Avec les forts, les rudes soldats avaient pris beaucoup de castor, de ce « pelu » qui faisait tout le commerce du Canada. Mais les boutiquiers avaient bien dépensé et, en bons commerçants, songeaient à réduire les frais. Ils le firent de façon peu intelligente, en rognant sur les ravitaillements des postes conquis. La faim allait encore traquer les gens perdus au nord. Ce n’était pas du nouveau. La Faim, cette louve, domine l’histoire de nos explorateurs, de La Salle à La Vérendrye. Plus que la difficulté des voyages et les dangers de la guerre, elle rendait les explorations pénibles, les progrès aléatoires, les conquêtes sans lendemain.