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LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE D’IBERVILLE

encore moins de ménagements, car il se sait capable de les capturer quand il voudra. Alléguant une prétendue violation du pacte, il charge son frère de Maricourt de harceler l’ennemi. Au cours de l’hiver, par toutes sortes de ruses, le jeune Le Moyne fait une cinquantaine de prisonniers. D’Iberville somme les autres de se rendre, à quoi ils consentent, après s’être un peu fait prier et avoir tiré quelques coups de mitraille pour la forme. Il prend tout ce qu’il peut dans les navires, et Maricourt occupe le fort anglais.

Pierre s’en va inspecter les autres places. Arrivant à Rupert, il aperçoit un bateau anglais. En quelques minutes, sans tirer un coup de canon, il s’en empare. Toujours, il dresse son plan d’attaque avec tant de soin, puis l’exécute avec une telle énergie qu’il semble paralyser l’ennemi. Il cueille les navires sur sa route.

Revenu à Sainte-Anne, il trouve Sainte-Hélène, arrivé avec 30 hommes et l’ordre de rentrer à Québec dans le plus grand navire capturé, prise dont M. de Bellefeuille a porté la nouvelle à Montréal. D’Iberville charge tout son castor sur ce bateau, avec celui dont il a payé les marchandises anglaises à l’automne, et retrouvé à bord.

À l’entrée du détroit, il rencontre un navire de 14 pièces de canon, revenant du fort Nelson où il a hiverné. D’autres paraissent à l’horizon.