gne d’hiver, n’ayant jamais vu de raquettes, les Anglais subissent la tourmente comme celle d’un élément de la nature déchaîné.
Les difficultés augmentent. Les routes deviennent si mauvaises « qu’on ne trouve plus que douze hommes pour battre le chemin. Nos raquettes se brisent sur le verglas, et dans ces roches et bois abattus couverts de neige, posant souvent les pieds à faux. On ne peut, avec tout cela, s’empescher de rire, d’en voir tomber quasi perdus dans la neige, tantost les uns, tantost les autres. Le sieur de Montigny, tombant dans une rivière, y laissa son fuzil et son épée, pour n’y pas perdre la vie ».
Au Havre-Vieux, le parti se met en chaloupes pour se rendre à Carbonière. Cette île « tenoit fort à cœur à Mr d’Iberville ; il savoit de quelle importance il étoit de s’en rendre maistre ». En route, il s’empare de Port-Grove où se trouvent 110 hommes armés. Il les désarme et s’approvisionne de bétail. Il prend aussi Mosquetti et arrive en vue de l’île. « Elle est escarpée de tous costés, à la réserve d’un petit débarquement qui est à la pointe de l’ouest, à la portée de pistolet d’un retranchement de chaloupes qu’ils ont fait, où ils ont quatre canons de six livres de balles. Ajoutez à cela qu’on ne peut débarquer en cet endroit que deux chaloupes à la fois, et dans un calme, qui n’est pas fréquent en cette saison… As-