mettait la liberté en échange du service attendu d’eux. Mais on gardait leurs familles comme otages.
À bord d’un bateau de pêche de 20 tonneaux, que Phipps leur avait donné, ils arrivaient, le 21 octobre, dans la baie de Pentagoët, où ils aperçurent les navires de M. d’Iberville. Les deux Acadiens, ayant terrassé et ligoté les déserteurs de Québec, s’y rendirent et racontèrent leur aventure. Iberville s’empara des déserteurs et les envoya chez Villebon où ils firent des aveux complets. Villebon leur infligea le supplice réservé aux traîtres : « On leur fendit le crâne sur le champ », lit-on dans Broadhead 30.
En même temps, les Acadiens libérés (et qui comptaient sur les sentiments élémentaires d’humanité pour le salut de leurs familles) annonçaient la préparation d’une grande expédition anglaise contre Québec. Frontenac, en conséquence, activa les travaux de défense, et remit à Petitpas et Saint-Aubin pour 500 livres de marchandises.
On apprenait aussi que le complot contre Saint-Castin avait eu des ramifications nombreuses. Le ministre écrivait à Frontenac, au début de 1693 :
Pour prix de sa trahison, Nelson fut embarqué pour la France où on l’enferma au château d’Angoulême. Il obtint plus tard sa liberté, grâce au cautionnement de 15 000 livres fourni par un ami français, et la promesse d’obtenir la libération des troupes de Port-Royal. Comme l’Angleterre refusait de se rendre à sa requête, ne voulant pas manquer à sa parole et désireux d’éviter une perte à son ami, il se reconstitua prisonnier, cette fois à la Bastille. Il ne revit Boston qu’après une absence de dix ans, ayant été libéré grâce à l’intervention de sir Purbec Temple, un parent sans doute, qui avait désintéressé sa caution 32.