Dans la même lettre, Villieu demandait la succession de Villebon, d’où l’on doit conclure que son excès de zèle s’inspirait de mobiles bien intéressés. Le même Villieu montrait davantage l’oreille dans une lettre du 12 octobre 1701 au ministre. On l’avait indignement calomnié auprès de la Cour, prétendait-il, en racontant que les sauvages avaient refusé, près de Pentagoët, de traiter de l’eau-de-vie avec lui. Jamais, affirmait-il, il ne s’était livré au commerce. Il demandait une enquête à Brouillan (successeur de Villebon), mais le gouverneur se moquait (persuadé sans doute que les calomniateurs avaient raison). Villieu était coutumier de ces tactiques. Le ministre n’écrivait-il pas à Champigny, le 16 avril 1695 : le sieur de Villieu ne paraît se plaindre de M. de Villebon que pour faire diversion aux accusations contre lui, affaiblir son lien de dépendance et faire plus librement un commerce illicite en alliance avec son lieutenant et les trois frères D’Amours ? À Villieu même, il faisait connaître, le 24 mars 1696, l’intention du roi que cet officier retourne au Canada, après l’expédition de Pemquid, attendu qu’il n’a pas su se ménager l’amitié de M. de Villebon et qu’il a fait du commerce ; n’était ses services il serait cassé. Ainsi, comme autrefois avec Perrot, Saint-Castin souffrait des accusations d’un rival dans le commerce des pelleteries.
Vers le même temps, Tibierge écrivait dans son journal : « Alain et ceux qui sont venus avec lui assurent