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JOSEPH D’ABADIE DE SAINT-CASTIN

ments puisés dans les magasins du roi et une part du produit des congés 12.

La guerre de la succession d’Autriche éclatait en 1744. Immédiatement le gouverneur de Louisbourg envoyait une troupe s’emparer de Casco avec l’aide des Indiens, puis mettre le siège devant Port-Royal devenu Annapolis. Mais, attaqué lui-même, il rappela son monde avant la chute d’Annapolis et il ne tarda guère à succomber.

De leur côté, les Abénaquis, particulièrement ceux de la Kennébec, avaient repris la guerre d’escarmouches qu’ils aimaient par-dessus tout et qui leur valait des succès appréciables 13.

Le 30 mars 1744, le ministre conseillait à Beauharnois d’organiser des partis contre les Anglais, avec l’aide de Saint-Castin. C’était déjà fait.

Joseph d’Abbadie fit toute la guerre sur les frontières de la Nouvelle-Angleterre.

Son frère cadet, durant l’hiver de 1745 à 1746, mena un groupe de ses Indiens à Québec, puis, au printemps, se mit en campagne avec eux sous les ordres de M. de Ramezay. Le 15 août 1746, au cours d’une querelle avec un de ses neveux, il recevait deux coups de couteau. Dix jours plus tard, ayant négligé ses blessures, il expirait.

Les Saint-Castin étaient si précieux que le ministre voulut s’attacher la troisième génération acadienne de cette famille, en transportant à son fils les secours que touchait la victime 14.

Joseph de Saint-Castin continuait à guerroyer avec ses Abénaquis.

Jusqu’à la fin du régime français dans la Nouvelle-France, il y eut toujours un Saint-Castin au moins qui combattit dans les rangs des Français, accomplissant jusqu’au bout l’œuvre dont s’était chargé, en 1674, le grand ancêtre, Jean-Vincent.


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