laume et Marie » (Charlevoix). Lawrence n’employa pas d’autre tactique, lors du grand dérangement.
Ensuite, note cyniquement le journal de l’expédition, « nous avons renversé la croix, pillé l’église, démoli le maître-autel et brisé les images. Nous avons déposé notre butin, nos armes et munitions à l’entrepôt de M. Nelson ».
Pendant douze jours, les troupes eurent toute liberté de piller dans les campagnes environnantes. Outre « plusieurs actions infâmes », les soldats tuèrent les « bestes à cornes et les moutons », brûlèrent les habitations et s’emparèrent même des « nippes » des habitants.
Phipps n’oublia pas de prendre la pelleterie dans les magasins de la Compagnie de l’Acadie. En bon pirate, il établit le bilan de l’opération : « les frais dépassèrent de 30 000 livres les profits du butin ». Mais, avantage bien apprécié, on but pendant longtemps, à Boston, de l’eau-de-vie à bon compte.
On n’oubliait pas qu’un des buts du voyage était de réduire la superbe de Saint-Castin. Assez lâchement, le lundi 19, « la fille de M. St. Casteen fut amenée à bord dans la soirée ». En même temps, le capitaine John Alden, commandant du sloop Mary mettait à la voile pour Saint-Jean, Passamaquodie, Machois et Pentagoët, afin de rechercher les Français et leur faire prêter serment, à défaut de quoi il les traiterait en ennemis.
Il recevait des instructions très précises au sujet du chantage à opérer chez Saint-Castin :
Saint-Castin ne pouvait se rendre à Boston, puisqu’il guerroyait du côté de Casco. Aussi Phipps prit-il des mesures immédiates contre lui.
Le commandant anglais laissa Port-Royal sans garnison, sous le gouvernement d’un conseil composé du sergent Chevalier, institué commandant de la place, et de