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grande œuvre politique que poursuivaient alors MM. Baldwin et Lafontaine, en travaillant à mettre le nouveau régime en opération d’une manière favorable aux droits des deux provinces par l’établissement du système responsable. Il fut l’un des premiers à accepter le programme de ces deux illustres chefs politiques et se montra en dehors de la Chambre l’un des plus utiles champions de la cause nationale.

Enfin, en 1848, la nomination de M. James Leslie au Conseil Législatif ayant rendu nécessaire une élection pour le comté de Verchères, M. Cartier se présenta et fut élu par une grande majorité sur M. Marion. Il arrivait en Chambre, fort, aguerri, avec un fonds considérable de connaissances légales et politiques, une grande expérience et un caractère sans tache.

Ses premiers discours le placèrent immédiatement au premier rang parmi les membres du parti libéral, et dès lors on put prévoir qu’il aurait, un jour, la première place. Il se montra en arrivant l’avocat puissant des chemins de fer, des canaux, de toutes les entreprises qui avaient pour effet d’augmenter le commerce du pays. La science de l’économie politique, les connaissances pratiques manquaient chez nos hommes publics, il voulut combler ce vide fatal au Bas-Canada, et préférant l’intérêt public à ses goûts personnels, l’utile à l’agréable, il se livra à l’étude de questions que la plupart des hommes fuient.