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LAURIER ET SON TEMPS


Chamberlain et Laurier


Les commencements de l’année 1901 furent attristés par la mort de la Reine Victoria, après un règne glorieux de soixante-quatre ans. Au Canada comme dans toutes les parties du monde, la sagesse et toutes les vertus de la défunte furent chantées et célébrées par la poésie et l’éloquence. Laurier fit, à cette occasion, un discours digne de sa réputation et du sujet.

Le prince de Galles succédait naturellement à son illustre mère, et tous les grands personnages de l’empire britannique et du monde entier furent invités à se rendre à Londres, dans le mois de juillet 1902, afin de rehausser l’éclat du couronnement.

Mais lorsque fidèles au rendez-vous royal, tous les représentants de l’Empire et des grandes puissances du monde étaient réunis à Londres, le roi tomba malade, gravement malade. Un moment, on le crut perdu et la consternation fut générale, mais une opération délicate, dangereuse, réussit, et le 9 août, le roi, malade mais courageux, fut couronné au milieu d’un enthousiasme inouï.

Chamberlain avait voulu profiter de cette occasion solennelle et favorable pour pousser les projets d’impérialisme qu’il méditait depuis longtemps.