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Page:David - Laurier et son temps, 1905.djvu/29

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LAURIER ET SON TEMPS

tion porté contre lui. Il invoqua les grands principes de liberté contenus dans la constitution anglaise.

« Jamais, s’écria-t-il, depuis les jours de la Grande Charte, un homme n’a pu être dépouillé arbitrairement de sa liberté, de sa propriété ou de son honneur… Nous avons bien le pouvoir, mais avons-nous le droit de mettre de côté les règles qui sont la sécurité de la société et du citoyen ; si la Chambre l’oublie aujourd’hui, elle créera un précédent qui sera un danger perpétuel pour notre constitution, et qui servira à l’avenir de prétexte aux plus criantes injustices. »

C’était la première fois que les députés anglais l’entendaient parler anglais ; ils furent émerveillés de la facilité, de l’élégance avec lesquelles il s’exprimait dans leur langue, et du tact qu’il avait déployé pour se faire pardonner la franchise avec laquelle il avait plaidé la cause de Riel et des Métis.

Ils eurent l’occasion de l’admirer encore davantage, lorsqu’à la session de 1875, la commission d’enquête nommée pour s’enquérir de l’existence des promesses d’amnistie fit son rapport.

Ce rapport établissait clairement :

1o Que l’exécution de Scott, tant reprochée à Riel, était l’acte d’un gouvernement de facto accepté par la population et reconnu par les représentants du gouvernement canadien et du gouvernement impérial.

2o Que des promesses d’amnistie avaient été faites par Mgr Taché et les délégués du gouvernement provisoire du Manitoba et autres personnes, à la connaissance et avec l’autorisation de plusieurs membres du gouvernement canadien.

3o Que plusieurs de ces promesses avaient été faites même après l’exécution de Scott.

La session était à peine ouverte que le premier ministre Mackenzie proposait l’adoption d’une résolution re-