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les patriotes
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lui donna le grade de major dans la milice. Il continua de mériter la confiance des patriotes et fut de nouveau destitué pour avoir assisté à l’assemblée de Saint-Charles.

Prêchant d’exemple comme de parole, il prit le fusil en 1837, et se rendit à Saint-Charles pour faire le coup de feu. Il se distingua parmi cette poignée de braves qui, mitraillés à bout portant, entourés par les soldats de Wetherall, sans chef et sans munitions, se battirent à la fin à coups de crosse de fusil. Quand il jugea que tout était fini, lorsqu’il eut vu tomber à côté de lui presque tous ses compagnons d’armes, il chercha son salut dans la fuite et réussit d’abord à faire son chemin à travers les balles et les boulets. Mais il fut bientôt arrêté, enchaîné et conduit à la prison de Montréal, où, comme nous l’avons dit, l’humidité, le mauvais air et les privations détruisirent en peu de temps sa constitution.

Mieux eût valu pour lui mourir sur le champ de bataille, que de s’éteindre si tristement dans les murs d’une prison ; c’est ce qu’il disait quelquefois, mais il ajoutait que ce n’était pas sa faute si les balles l’avaient épargné à Saint-Charles.

M. Amiot n’avait pas beaucoup d’instruction ; il ne savait à peu près que ce qu’il avait appris de lui-même ; mais c’était un homme d’un esprit solide et surtout d’un caractère d’airain. Comme cet autre patriote de 1837, auquel le geôlier demandait ironiquement qui il était, il aurait pu répondre : — J’su-t-un homme.

Oui, c’était un homme, et c’est tout dire.


louis lacasse


Parmi les patriotes de 1837, et au premier rang de ceux qui se sont distingués à la bataille de Saint-Denis, il faut placer M. Louis Lacasse. C’était un homme brave, déterminé, un véritable patriote qui n’hésita pas